Le chef d’orchestre Jonathan Nott, le flûtiste Emmanuel Pahud et le pianiste Grigori Sokolov jettent un sort sur Saragosse – 03/03/2022

Les tournées servent aux orchestres symphoniques pour défendre leur position sur le plateau international. Steve Roger l’a expliqué le 21 février dans les pages du journal suisse Le Temps . Le directeur exécutif de l’ Orchestre suisse romande de Genève a rappelé la particularité du cas espagnol, où des fonds européens ont facilité la construction de salles de concert attractives dans plusieurs villes au cours des années 1990: « Beaucoup ont des auditoriums, mais pas forcément des orchestres », a-t-il assuré. Et il a donné en exemple le cas de Saragosse, qui programme habituellement les meilleurs orchestres de tournée.

Sylvie Bonier a mis en lumière ce jeudi dans le même médium la magie de l’Auditorium de Saragosse. « Si l’extérieur du bâtiment conçu par l’architecte aragonais José Manuel Pérez Latorre n’est pas particulièrement attrayant, l’intérieur éblouit ». Ce journaliste spécialisé dans la musique classique fait référence à la Sala Mozart, l’un des grands joyaux visuels et acoustiques de notre pays, qui doit son nom au bicentenaire du compositeur salzbourgeois sur lequel elle a été conçue. Un espace vaste et chaleureux, entièrement recouvert de bois Eyong, avec une acoustique étonnamment claire et lumineuse, et une réverbération idéale de deux secondes avec 70% d’occupation de ses près de deux mille sièges.

La conjonction des cycles d’orchestres et de solistes, programmés par Miguel Ángel Tapia, véritable factotum de la musique classique à Saragosse pendant près de quatre décennies, a permis d’entendre dans cette salle les plus grands orchestres et solistes du monde. Cela s’est encore produit cette semaine lorsque la poursuite de la Saison des Grands Concerts de l’Auditorium et le début du 25e Cycle des Grands Solistes de Pilar Bayona se succèdent . L’Orchestre de la Suisse Romande, sous la direction de Jonathan Nott et Emmanuel Pahud en flûte soliste, et le pianiste Grigori Sokolov. Deux programmes mettant en vedette Mahler, au niveau symphonique, et la conjonction entre Schumann et Brahms, au niveau piano, avec des résultats admirables.