Isabelle Mesnage, une jeune informaticienne de 20 ans partie en randonnée, avait été retrouvée morte le 3 juillet 1986 près d’Amiens.
Jacques Rançon a été condamné par la cour d’assises de la Somme, samedi 12 juin, à 30 ans de réclusion criminelle assortis d’une peine de sûreté de 20 ans. L’ancien cariste-magasinier était poursuivi pour le viol et le meurtre d’Isabelle Mesnage durant l’été 1986. Les jurés ont suivi les réquisitions de l’avocate générale. « Dans la tête de Jacques Rançon, tout est sexuel, une sexualité violente », avait lancé Anne-Laure Sandretto lors de ses réquisitions, au cinquième et dernier jour de ce procès.
Jacques Rançon avait avoué en 2019 avoir violé Isabelle Mesnage, une informaticienne de 20 ans retrouvée morte à la lisière d’un bois près d’Amiens, puis l’avoir étranglée. Le tueur avait ensuite mutilé les seins et le sexe de sa victime, pour effacer son ADN. Jacques Rançon avait répété ses aveux devant le juge d’instruction, avant de se rétracter par courrier.
« Nous ne sommes pas très surpris. Le délibéré a quand même duré plus de quatre heures. Dans un dossier pareil, c’est une petite victoire car cela démontre que le verdict a été discuté, a réagi auprès de l’AFP l’avocat de Jacques Rançon, Gérald Brivet-Galaup, qui avait plaidé l’acquittement. La logique voudrait qu’il fasse appel. » Didier Seban, avocat des parties civiles, a lui fait part de sa « satisfaction » face à « l’idée que la justice est enfin rendue dans une affaire qui a aujourd’hui 35 ans ». Jacques Rançon avait déjà condamné en 2018 à la réclusion à perpétuité, pour les viols et meurtres de deux femmes près de la gare de Perpignan, en 1997 et 1998.